BNC PRODUCTIONS

Un regard toujours plongé vers l'avenir

Qui sommes nous?

Orientation

Un label de Bretagne : de la world à l'électro.

La distribution est assurée par Harmonia Mundi et Coop Breizh.

 

Une situation idéale

Un Studio indépendant de production et de création.

 

Des artistes

De l'électro au traditionnel

Les projets d’albums du label 2008-2009 :

Dom Duff
Le Bagad de Locoal Mendon
Les Fileuses de Nuit
Magic Chaudron (avec les harpeurs Myrddhin et Zil)
Pascal Lamour
Sergent-Jaffré-Le Hénanff
Sonneurs du Pays Vannetais

www.pascallamour.com

La Bretagne des sonneurs

12/06/2008

Lorsqu’en 94, Pascal Lamour crée son label BNC Productions, c’est d’abord pour faire exister sa propre musique : « On me disait que faire de la musique électronique en breton n’avait aucun avenir !... Pour exister, j’ai décidé de la produire moi-même. »
Depuis plusieurs années déjà, il fabriquait ses loops et enregistrait ses bombardes à la maison, dans son home- studio. Il allait aussi désormais fabriquer ses disques... Et ceux d’Arkàn, le groupe qu’il avait constitué avec Eric Trochu (End of Data) et le batteur Mourad Aït Abdelmalek, complice de longue date. Cinq ans plus tard, il entreprend de développer son label. Il crée un studio d’enregistrement , à la campagne. C’est là que naîtront les albums « Shaman of Brittany » (Harmonia Mundi), le titre sous lequel Pascal Lamour est aujourd’hui le plus connu, puis « Yer'mat », sorti en 2006.

 

Un défilé d’artistes

 

C’est là aussi que le chanteur Dom Duff, le trio de harpes « Les Fileuses de Nuit » enregistrent leur premier album, créant ainsi le premier vrai catalogue du label. Y sont aussi désormais associés Magali Zsigmond et, tout dernièrement, Marcel Jaffré, Jo Le Sergent et Samuel Le Hénanff.
Le studio ouvre aussi ses portes à plus d’un groupe ou musicien venu rechercher le son « Lamour » et sa qualité d’enregistrement. Depuis Anne Vanderlove en 2000, on a vu des groupes de musique traditionnelle comme Dremmwell, Folenn ou encore le Trio Kermabon. Sophie Le Hunsec a porté sa voix devant les micros : elle a enregistré son dernier album sorti au printemps dernier.
Le petit studio dans la campagne a ainsi vu défiler nombre d’artistes, invités par ces différents groupes. Le Gallois Andy Jones, Julie Murphy venue jouer au festival de Cornouailles a fait un crochet par Theix, le temps d’une séance d’enregistrement avec Dom Duff qui a aussi reçu le poète irlandais Ronan O’Snodaigh, joueur de bodhran et membre du groupe Kila. Et puis les chanteuses Ghislaine Le Guillant, Joyce Bacon, Ffran May, Nolwenn Korbell et Louise Ebrel, ont croisé leurs voix avec les bombardes de Dédé Le Meut et le rythme fracassant des caisses claires d’Yvonnick Le Nédic, Iwan Calvez et Daniel Millarec du bagad de Locoal Mendon. Tous ont travaillé sur l’une ou l’autre des créations de Pascal lamour.


Energie créatrice

 

Car la vie du label reste indissociable de Pascal Lamour, et de son énergie créatrice. Un pied dans la tradition, et l’autre dans le modernisme : l’électro-shaman a su imposer son style inimitable dans toutes les sphères de la musique bretonne. Reconnu par ses pairs sonneurs, il poursuit sa quête d’une musique de Bretagne renouvelée autant qu’authentique et inspirée. Toujours en avance d’un son, ce précurseur trouve dans les harmonies hypnotiques puisées aux confins de la Bretagne, la matière de ses transes électroniques où les instruments traditionnels et le chant vannetais impriment une appartenance constamment réaffirmée à son coin d’Armorique autant qu’à l’universalité du Monde. Pascal Lamour touche à l’essentiel et, en cela, fait bien plus que de la musique. « Si j’utilise le terme chamane pour illustrer ma musique, c’est que ce mot définit parfaitement ma démarche. Les « chamanes », qui chez nous détiennent une part de savoir universel en étant guérisseur, juriste, sage, druide ou bien devin, sont les garants de l’esprit d’une société et de ses ancêtres. » explique-t-il.
Féru de surréalisme, admirateur d’auteurs comme William Blake ou William Burroughs, le compositeur emprunte à ce dernier la technique du « cut-up » qu’il affectionne : « La langue vannetaise s’y prête à merveille » dit-il. C'est ainsi qu'il fouille les mots, déstructure la langue et le rythme, utilise des instruments et des sons nouveaux, questionne dans cesse sa pratique à l’aune d’auteurs et de mouvements autres, comme ont pu le faire en leur temps les Seizh Breur. Il entend ainsi préparer une musique traditionnelle pour demain, « Et je souhaite qu’on puisse la faire se renouveler dans des lieux d’écriture actuels. »

 

Carte blanche à 21 couples de sonneurs

 

Le projet d’album qu’il mène avec les sonneurs du pays vannetais et Coop Breizh montrent bien que la musique traditionnelle se nourrit de son époque et que les musiciens la font se renouveler.
Il livre l’ensemble de ses compositions, celles qui peuplent des CD de boucles électroniques, de rythmes hypnotiques et de laridés endiablés, à la libre interprétation de 21 couples de sonneurs. Avec la complicité de Yann Kermabon, chacun choisit son morceau et se l’approprie à son gré. Il le savait, lui, que cela marcherait, Il est cependant surpris de voir à quel point : « Les musiciens prennent les mélodies et les amènent dans leur propre monde de tradition, avec une inventivité, avec une capacité de création qui me ravit. C’est la preuve que notre musique traditionnelle s’invente tous les jours, aujourd’hui comme demain, pour peu qu’on le lui permette. »
C’est la preuve aussi, pour ceux qui en douteraient encore que la musique de Pascal Lamour est profondément bretonne.

 

Chant non tempéré

 

Un contre-pied en valant bien un autre, il mène en parallèle un autre projet, très traditionnel celui-là, autour de deux chanteurs de la région de Pontivy.
Jo Le Sergent a toujours la blague au bord des lèvres. Son visage réjoui apparaît à travers la double vitre du studio, comme dédoublé par l’énorme micro qui va capter sa voix dès que l’ordre tombera. « A toi, Jo, tu nous fais ton air » Aussitôt sérieux, Jo Le Sergent entame son chant qui le happe, l’emporte dans les méandres de sa mélodie. Assis derrière Pascal, et la longue console de la table de mixage, Marcel Jaffré, écoute son compère, attentif aux modulations. Pas impressionné, mais quand même... Ils ont bien participé à des enregistrements, de temps en temps, mais c’est la première fois qu’ils font un album à eux seuls, avec un jeune accordéoniste, Samuel le Hénanff.
C’est d’ailleurs cela que Pascal remarque : ces deux chanteurs, comme aussi la plupart des sonneurs qui viennent participer au CD (voir plus haut) n’ont pratiquement jamais enregistré. « C’est important qu’ils laissent leur trace, qu’ils transmettent. Presque plus personne ne chante comme ces deux-là, dans des modes non tempérés. D’ailleurs qui le pourrait encore ? » interroge-t-il. Alors il a décidé de produire, avec le conseil artistique de Dedé Le Meut, un double CD du trio Sergent, Jaffré et Le Hénanff. C’est une forme de collectage, mais, dans le confort de son studio, les chanteurs et les musiciens ont toute liberté d’interprétation et bénéficient de la qualité professionnelle des prises de son.
Et puis, peut-être que sur le prochain album de " l'électro-shaman ", on entendra les voix des deux compères, transmutées dans ses partitions électroniques. Jo et Marcel y réfléchissent. L’expérience les tente de plus en plus.
La chanteuse Louise Ebrel, a quant-à elle, déjà sauté le pas avec enthousiasme. Elle a participé en février dernier à la création que Pascal Lamour a faite en résidence à Amzer Nevez, à Ploemeur, et enregistré ses chansons, un jour de juillet.
« Les jeunes croient qu’on n’a jamais fait que de la danse bretonne. Mais on a vécu, nous aussi. Et dans ma jeunesse, moi c’était le rock et le twist ... » dit-elle avec une énergie intacte malgré ses 75 ans, qu’elle fête ces jours-ci.
Alors, lorsque Pascal lui demande d’enregistrer « Gousperoù ar Raned » aussi appelé « les séries », un chant basé sur le nombre 7, sur un son de guitare électrique lourd et puissant digne des meilleures années de Jimmy Hendrix, Louise prend le rythme, attend le signal et lance son kan dans le beat. « C’est balèse ! » souffle Pascal Impressionné. Le chant traditionnel trouve sa place dans les loops électroniques montées sur mesure autour de sa voix. La rencontre, longtemps décriée par les puristes, semble presque naturelle, les timbres se coulent l’un dans l’autre, se conjuguent pour donner ce son inimitable de la musique de l’électro-shaman.
De rencontres en talents conjugués, Le label BNC Productions se construit une « marque de fabrique », faites « de musiques diverses qui regardent toutes dans le même sens. »

 

Pascale Désagnat

 


Un message initiatique

 

« J’essaie d’apporter aux gens une Bretagne inconnue » explique Pascal Lamour. Et pour lui, les chants traditionnels recèlent des trésors qu’il traque sans relâche.
Derrière les paroles apparemment anodines, se cachent, dit-il, des enseignements initiatiques, distillés par nos anciens soucieux de transmettre leur savoir, leur philosophie aux générations futures. « Il s’agit aujourd’hui de retrouver les clés qui nous permettent de comprendre ces différents niveaux de lecture. Je m'efforce de les retrouver, de les décrypter et de les resituer dans différents courants de pensée », explique l’artiste qui s’inspire autant de l’occultisme de John Dee que de la philosophie de René Guénon, et participe à des mouvements culturels comme Spered Kelt.

(1) BAS : Bodadeg Ar Sonerion


Pascal Lamour pratique une musique respectueuse de la tradition, et pourtant libre de ses interprétations, intensément bretonne et tout autant universelle. : « Je ne fais pas de musique celtique, mais de la musique de Bretagne. Conscient du potentiel musical de mon pays, je développe ces forces musicales-là : traditionnelles et actuelles, world et électroniques.»

 

Pour en savoir plus, visitez le site de Pascal Lamour :

lien vers site de pascal lamour

Copyright 2005 | designed by ksa | XHTML - CSS by krek